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Dans cet article les chiffres présentés sont ceux disponibles en janvier 2020. Aussi, les catégories de personnes utilisées sont celles de Statistiques Canada et c’est pour cela que nous faisons référence ici aux catégories hommes et femmes. 

Comme chaque début d’année, c’est le temps des bilans. Ces dernières semaines, les différents organismes nationaux et internationaux ont rendu publics leurs rapports chiffrés pour les années 2018 et 2019.
Au Portail, nous savons bien que, plus que des chiffres, les réalités des personnes qui vivent avec le VIH ou une ITSS, sont avant tout des parcours de vie singuliers. Pourtant, parfois, pouvoir chiffrer c’est avoir l’opportunité de prendre du recul, de faire un pas de côté et de regarder en face les bons coups aussi bien que les points à améliorer. Les chiffres, c’est aussi souvent le langage privilégié des personnes en charge. 
Tentons de naviguer parmi ces données et de retenir celles qui peuvent en dire long sur la situation du VIH et des ITSS dans le monde et plus particulièrement au Canada. 

Le VIH dans le monde 

L’ONUSIDA rappelle que 37,9 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. Parmi elleux, 24,5 millions seulement ont accès à un traitement antirétroviral. 79% des PVVIH connaissent leur statut, donc plus de 8 millions de personnes vivent avec le VIH sans le savoir. Par rapport aux objectifs annoncés de 90-90-90 pour 2020, pour le moment nous en sommes à : 

  • 79% de PVVIH qui connaissent leur statut
  • 78% d’entre elleux ont accès au ARV
  • 86% ont une charge virale indétectable

Le rapport de l’organisme international nomme également que ⅓ des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles ; les femmes victimes de violences sont une fois et demie plus susceptibles de vivre une séroconversion. Les catégories de personnes les plus touchées sont les gbHARSAH, les UDI, les travailleur·euse·s du sexe et les personnes trans.

Le VIH au Canada 

Au niveau canadien également, les données de surveillance ne concernent que la partie visible, diagnostiquée, de l’épidémie du VIH. Ces éléments viennent, pour le pays, de trois sources particulières: le système national de surveillance du VIH/sida, le dépistage médical à des fins d’immigration et le programme de surveillance périnatale du VIH. 
En 2018, 2541 diagnostics de VIH ont été relevés. Les hommes représentent 70,7% et les femmes 29,3%, ce qui marque un changement en terme de proportion par rapport à 2017. Les gbHARSAH continuent d’être la plus grande part des cas diagnostiqués, même si cette proportion est en baisse sur les dernières années. La deuxième catégorie d’exposition la plus fréquente, chez les adultes, après les contacts homosexuels, continue d’être les rapports hétérosexuels. Ensuite viennent les UDI qui représentent la troisième catégorie d’exposition chez les adultes. Notons aussi qu’environ 20% des diagnostics concernent des personnes autochtones. De plus, on remarque une augmentation du nombre de diagnostics chez les femmes en général.
Le nombre croissant de dépistages et de diagnostics pourrait expliquer en partie cette augmentation.
Derrière tous ces chiffres se retrouvent des réalités de vie, porteuses d’espoir comme le fait qu’on vit désormais plus âgé·e et avec une bien meilleure qualité de vie qu’auparavant avec le VIH. 

Et les autres ITSS ?

L’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ) a partagé fin novembre son portrait des ITSS au Québec. On retiendra que la chlamydia est en croissance depuis 1997 et touche autant les hommes que les femmes. La gonorrhée, elle, est en constante augmentation depuis les années 1990 et la proportion de diagnostics recensés a plus que doublé entre 2014 et 2018. Une ITSS touche plus particulièrement les gbHARSAH : la syphilis, qui touche chaque année de plus en plus de personnes. La LGV touche plus particulièrement les personnes âgées de 45 ans et plus. Pour ce qui est des hépatites B et C on note une diminution encourageante des diagnostics. Les populations les plus exposées demeurent les jeunes de 15 à 24 ans, les gbHARSAH, les UDI, les personnes incarcérées, les personnes autochtones, les travailleur·se·s du sexe. 

Dépistons-nous ! 

Le premier moyen de rompre la chaîne de transmission du VIH et des autres ITSS, c’est le dépistage. Sur notre site, une carte des cliniques où vous pouvez vous faire dépister près de chez vous est mise à jour et disponible, et ce partout dans la province. 
Rappelons que nous offrons au Portail un service gratuit, anonyme et confidentiel de notifications des partenaires après un diagnostic d’ITSS. Vous pouvez aussi communiquer avec nous pour obtenir du soutien si vous en ressentez le besoin ou simplement si vous avez des questions ! 
D’autres moyens de prévention sont tout aussi efficaces comme la PrEP  les condoms avec du lubrifiant ou encore la digue dentaire
Un moyen de prévention 100% efficace est l’observance de son traitement antirétroviral. En effet, il est important de renommer les principes de I=I, les personnes vivant avec le VIH qui ont une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH à leur partenaires lors de relations sexuelles. 

Pour toutes questions à propos du VIH ou des autres ITSS contactez-nous

Un grand merci à toute l’équipe du Portail pour leurs précieuses recherches et contributions à cet article.  

Références