Au début de la pandémie, j’habitais à Laval. Comme plusieurs personnes, durant la première vague, je m’étais abstenu de toutes activités sexuelles et je restais chez nous. 

Cependant, au fur et à mesure que le Québec a déconfiné, j’ai recommencé à avoir des relations sexuelles. Après quelques semaines, étant donné que je n’avais pas fait de dépistage depuis quelques semaines avant le premier confinement et que j’avais recommencé à prendre la PrEP, j’ai appelé le SIDEP de Laval pour prendre un rendez-vous.

C’est là que je suis tombé sur un message automatique qui disait que les services du SIDEP étaient suspendus pour un temps indéterminé. Il était aussi mentionné de prendre un rendez-vous sur un site web gouvernemental. J’ai donc visité le site web et celui-ci disait qu’ils acceptaient uniquement de dépister les gens qui avaient des symptômes… Je n’en avais pas. J’étais un peu mélangé puisque, d’une part, je voulais faire des efforts afin d’aider le système de santé à ne pas être débordé, mais, d’une autre part, je tenais à être responsable et me faire dépister ainsi que m’assurer que tout était beau avec mon corps en prenant la PrEP. 

Par chance, j’ai un médecin de famille super présent et compréhensif. Je l’ai donc appelé et je lui ai expliqué ma situation. Il a tout de suite compris et il m’a donné rendez-vous avec lui. (À noter qu’il est situé dans le CLSC où les services de SIDEP ont habituellement lieu). Donc de la mi-été jusqu’au 9 avril, je prenais des rendez-vous avec mon médecin de famille qui ensuite me prenait un rendez-vous avec une infirmière qui faisait mes prises de sang.

Je considère que j’ai été, franchement, très chanceux! Toutefois, je me suis beaucoup questionné sur ce choix de suspendre les services du SIDEP. J’ai une petite pensée pour tous les gens qui auraient voulu continuer d’être assidus sur leurs dépistages et qui n’avaient pas un médecin de famille ou que le leur n’était pas aussi présent et accessible que le mien. D’autant plus, je considère que mon histoire est l’exemple parfait de l’importance d’avoir une relation humaine et sans préjugé avec le milieu de la santé et, idéalement, un ou une professionnel-le qui t’ait été attribué. 

Par chance, les services du SIDEP de Laval sont maintenant de retour (à capacité réduite, je pense qu’elles sont maintenant deux infirmières sur les 4 ou 5 qui a d’habitude).

Je ne peux m’imaginer les effets que ce ralentissement de service va causer sur les efforts entrepris pour réduire le taux d’ITSS au Québec.

M.

Merci à M de nous avoir fait parvenir son témoignage!