Accès au soins des populations Migrantes et Autochtones

L’accès aux soins de santé est un privilège. Les déterminants sociaux de la santé placent les personnes à différents niveaux d’accessibilité selon, entre autres, la race et l‘origine ethnique, le statut migratoire et socioéconomique, l’emplacement géographique, la langue…

Le Portail a à cœur le bien-être de toutes personnes vivant avec le VIH, peu importe leur identité. 

Populations Migrantes

Comme nous pouvons le lire dans le résumé des volets Intervention et Naviguer (?), les demandes en lien avec l’immigration sont de plus en plus nombreuses au sein de notre organisme. Mes collègues travaillent très fort afin de répondre aux besoins des personnes et de les accompagner vers les meilleures ressources.

Nous assistons souvent à des rencontres d’acteurs et d’actrices du domaine du VIH ou des ITSS, à Montréal ou ailleurs, et la plupart des gens semble avoir le même constat : plusieurs communautés font face à une multitude d’obstacles aux soins et peu se sentent bien outillé.es pour y faire face. Que ce soit pour les professionnel.les du réseau de la santé ou du monde communautaire, l’accès difficile aux soins pose des problèmes qui restent souvent sans solutions. Les quelques solutions qui existent sont soient méconnues, trop en demande, manquent de financement, ou nécessitent de longs délais d’attente.

Les personnes qui arrivent au Canada en immigrant, en demandant le statut de réfugié.e ou de demandeur.euses d’asile ont besoin d’un  meilleur accès soins de santé en général, et en VIH particulièrement.

En 2021, 498 cas d’infections par le VIH ont été enregistrés au Québec. De ce nombre, 239 sont de nouveaux diagnostics, et 257 étaient des personnes ayant reçu un diagnostic avant 2021 mais qui n’avaient pas pu être enregistrées au programme de surveillance du VIH. 65.3% des personnes qui ont reçu leur diagnostic en 2021 en était à leur premier test de dépistage. Ces chiffres témoignent d’un taux de dépistage sous-optimal au Québec. Les efforts déployés en prévention et en sensibilisation doivent toucher davantage les populations clés afin de mettre l’emphase sur l’importance d’un dépistage régulier. Le dépistage sous-optimal apporte plusieurs conséquences sur la santé individuelle et sur la santé de la population. Une de ces conséquences sont les diagnostics tardifs, qui sont les nouveaux diagnostics qui révèlent un taux de CD4 en bas de 350. On rappelle qu’un taux de CD4 de 200 et moins est lié au développement imminent du stade sida de l’infection au VIH.

Le taux de diagnostics tardifs est passé de 39.8% des nouveaux cas de VIH en 2020 à 48.4% en 2021. Il y avait donc 103 personnes qui avaient un taux de CD4 sous 350, et 68 qui étaient en bas de 200. Or les études nous démontrent qu’une amorce précoce d’une thérapie antirétrovirale est associée à de meilleurs résultats en santé, et qu’une amorce tardive risque d’être associée au développement de plusieurs maladies opportunistes et à leurs lésions potentielles. Malheureusement, la proportion de personnes issues de l’immigration ayant reçu un diagnostic tardif était très élevée : En 2021, les personnes nées dans des régions où le VIH est Endémique représentaient 17.6% des nouveaux diagnostics de VIH. Parmi ces personnes, 44.4% ont reçu un diagnostic tardif.

Le racisme systémique et des prestataires de soins, l’absence de RAMQ, le manque de connaissances en lien avec le système de santé rendent cette population moins susceptible de revoir des soins rapides et appropriés.

Populations Autochtones

En 2021 au Canada, 1466 nouveaux diagnostics ont été enregistrés, ce qui représente un taux de 3,8  nouveaux diagnostics pour 100 000 habitant.es. Parmi ces nouveaux diagnostics, nous connaissons les données sur la race et l’origine ethnique pour seulement 664 des cas. De ce chiffres, 23.9% concernaient des personnes Autochtones (Premières Nations, Inuits, Métis), ce qui représente 10.8% des cas totaux.

En 2020, alors que le taux d’incidence du VIH était de 4 cas pour 100 000 habitant.es, il était de 15.2 cas pour 100 000 habitants dans les communautés Autochtones.

Selon les quelques données qui proviennent de l’Alberta et du Saskatchewan, aucun des objectifs mondiaux pour le VIH n’est atteint pour les communautés Autochtones, et les statistiques montrent des chiffres beaucoup plus bas que la population générale.

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’histoire colonialiste, le racisme et les iniquités systémiques et structurelles qui perdurent au Canada ont des impacts sur la surreprésentation des populations Autochtones dans les cas de VIH.

Les traitements, les suivis spécialisés VIH, et les moyens de préventions comme la PPE et la PrEP sont beaucoup moins accessibles en régions et dans les communautés Autochtones. Les services de guérisons Autochtones sont également plus difficiles à atteindre et peuvent être vus comme allant à l’encontre de la biomédecine. 

Se former aux réalités des communautés autochtones et migrantes

Notre nouvelle formation VIH-202 : Réalités des communautés autochtones et migrantes vise donc à adresser ces obstacles afin de d’aider les professionnel.les de santé à déconstruire leurs biais et développer des attitudes aidantes dans un contexte de soins adaptés. Les personnes Migrantes et Autochtones peuvent avoir une confiance moindre envers le système de santé, alors adresser les iniquités en santé est nécessaire afin que les prestataires de soins puissent développer des compétences culturellement sensibles.

Nos formations sont gratuites et peuvent être suivies en format virtuel ou en présentiel dans un lieu et avec un horaire qui convient à votre équipe de travail. 

Pour toute question, n’hésitez pas à contacter Mathieu, responsable des formations du Portail, à l’adresse : formations@pvsq.org 🙂 

Références