L'Hépatite C
Tout ce qu’il faut savoir sur l’hépatite C (VHC) : description, symptômes, transmission, dépistage et stratégies de prévention.
DESCRIPTION
Les hépatites sont des inflammations du foie. Elles peuvent être d’origine virale ou toxique. Les hépatites non virales peuvent être dues à une ingestion importante de produits toxiques, comme l’alcool, les médicaments, ou des champignons.
Le virus de l’hépatite C (VHC) est une infection virale du Foie. Le VHC est une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS).
On remarque que le taux de diagnostics d’hépatite C diminue graduellement chaque année. En 2018, ce sont 1 334 cas d’hépatite C aiguë ou chronique qui ont été déclarés.
Il n’existe aucun vaccin pour cette ITSS et il est possible de contracter ce Virus plusieurs fois.
Nos ami·e·s du Centre associatif polyvalent d’aide en hépatite C (CAPAHC) sont les expert·e·s sur ce virus. Si vous désirez obtenir des informations plus détaillées, vous pouvez consulter leur site web.
TRANSMISSION
L’hépatite C se transmet par le contact de sang contenant le VHC avec du sang qui ne le contient pas. Ces contacts peuvent être par voie sexuelle ou par voie sanguine.
Par voie sexuelle :
– D’une relation sexuelle avec pénétration non-protégée ou sans l’utilisation adéquate d’un condom interne ou externe comportant une possibilité de saignement (blessure anale ou vaginale, lors des menstruations).
– Lors de certaines pratiques sexuelles, comme le fist-fucking ou les jeux amenant des lésions cutanées.
– Lors de l’insertion des doigts dans le vagin ou l’anus.
Par voie sanguine :
– Lors d’une transfusion de sang ou une greffe d’organe qui n’aurait pas été testée pour l’hépatite C – ce qui est fait systématiquement depuis les années 90.
– Lors de la réutilisation de matériel médical à usage unique (ex: aiguille de vaccination) – ce qui est rare de nos jours dans les pays développés.
– Lors de la réutilisation de matériel pouvant causer des brèches dans la peau (ex: tatouage, perçage, acupuncture, électrolyse) et par extension, la réutilisation de l’encre, des pots d’encre, d’aiguilles non stérilisées.
– Lors de l’utilisation de matériel de consommation de drogue par inhalation déjà utilisé et contenant le VHC (ex: paille, pipe à crack ou à crystal-meth).
– Lors de l’utilisation de matériel de consommation de drogue par injection déjà utilisé et contenant le VHC (ex: seringue, Stéricup®, tampon d’alcool, acidifiant, garrot, filtre, eau).
– Lors du partage de matériel coupant, abrasif ou tranchant (ex: coupe-ongle, rasoir, brosse à dent).
– Plus rarement lors de la grossesse ou de l’accouchement, du parent à l’enfant.
– Lors d’une morsure au sang, une piqûre, une coupure, une plaie cutanée ou de muqueuse en contact avec du sang contenant le VHC.
SYMPTÔMES ET COMPLICATIONS
Dans 80% des cas, l’infection à l’hépatite C ne causera aucun symptôme et ce, pendant plusieurs années. Après une période de quelques semaines pendant laquelle la personne peut transmettre le virus malgré l’absence de symptômes, les dommages au foie continuent de s’aggraver et les premiers symptômes apparaissent :
– Fatigue plus ou moins importante et persistante.
– Nausées et fièvre.
– Fatigue musculaire et articulaire.
– Perte d’appétit, troubles digestifs.
– Douleurs au ventre.
– Diarrhée.
– Jaunissement de la peau et du blanc des yeux.
– Selles pâles et urine foncée.
Ces symptômes sont très généraux : ils ne suffisent pas à faire le diagnostic de l’hépatite C. Il faut consulter un·e médecin ou un·e infirmier·ère rapidement pour se faire dépister.
Le Système immunitaire de certaines personnes peut parfois éliminer le virus de lui-même sans traitement. Toutefois, une grande majorité des personnes ne réussissent pas à éliminer l’hépatite C de leur système. Elle se transforme alors en infection chronique.
Les évolutions possibles sont :
– Une cirrhose du foie. Les multiples dégradations des cellules du foie produisent du tissu cicatriciel qui entrave le travail de l’organe.
– En cas de cirrhose, risque de cancer du foie. La consommation excessive d’alcool est la cause la plus fréquente de cancer du foie.
– Très rarement, une hépatite fulminante survient. Il s’agit d’une destruction massive des cellules hépatiques, qui peut s’avérer mortelle. Une greffe d’organe peut être nécessaire.PRÉVENTION
Il n’existe aucun vaccin contre le virus de l’hépatite C.
Le VHC se transmet par le sang. En considérant les Précautions universelles, il est recommandé d’éviter tout contact avec le sang d’autres personnes.
Pour ce faire, il faut observer des gestes simples tels que :
– Utiliser systématiquement du matériel neuf ou convenablement stérilisé pour le tatouage, le perçage, l’acupuncture. N’hésitez pas à vérifier avec le·la professionnel·le.
– Utiliser systématiquement du matériel neuf ou convenablement stérilisé pour toute consommation de drogue par inhalation, injection, ainsi que pour les préparations (eau Stérile, Stéricup®, pipe à crack, seringue, garrot).
– Éviter de partager du matériel entre consommateur·rice·s.
– Éviter de partager du matériel de la vie quotidienne avec une personne vivant avec l’hépatite C, ou si l’on vit avec le VHC (coupe-ongles, brosse à dent, rasoirs, fil dentaire, etc.)
– Utiliser du lubrifiant et des gants en latex pour toute pénétration des doigts dans le vagin ou l’anus afin d’éviter tout contact avec du sang.
– Le port du condom interne ou externe lors des rapports sexuels avec pénétration limite les contacts avec du sang ou des lésions cutanées qui ne seraient pas directement visibles.
– L’hépatite C étant une inflammation du foie, il est fortement conseillé d’éviter l’ingestion d’alcool, de médicaments, de tout produit faisant travailler cet organe.
– Éviter la nourriture trop riche, trop grasse, qui exigerait du foie une surcharge de travail.
– En cas d’infection à l’hépatite C, la vaccination contre les hépatites A et B permet d’éviter des complications par le biais d’une Co-infection.
Bon à savoir
S’il n’y a pas de trace de sang, il n’y a aucun risque de transmission de l'hépatite C par un simple toucher, le contact avec la sueur, les éternuements, un baiser, l’utilisation de vaisselle, ou les surfaces partagées.
DÉPISTAGES ET TRAITEMENTS
Le dépistage de l’hépatite C se fait par une prise de sang. L’analyse de celle-ci permet de détecter les anticorps qu’aurait produits une infection au VHC.
Deux cas de figure sont alors possibles :
– Un résultat négatif indique que le système immunitaire n’a jamais eu à produire des anticorps pour combattre une infection au VHC.
– Un résultat positif indique que la personne a été en contact avec le virus de l’hépatite C. Il s’agit alors de confirmer ce résultat pour déterminer si le virus est toujours présent dans l’organisme, ou bien si le système immunitaire a guéri l’infection.
Attention !
Le virus de l'hépatite C pouvant rester silencieux pendant quelques années, il est recommandé que les personnes les plus susceptibles d’être en contact ce dernier passent régulièrement un test de dépistage pour prévenir la transmission et les complications.
La confirmation du résultat positif se fait également par une prise de sang, pour rechercher cette fois-ci la présence du virus de l’hépatite C. Si le résultat est négatif, la personne est guérie de l’hépatite C. S’il est positif, la personne est porteuse de l’hépatite C.
Depuis 2015, il existe des traitements très efficaces (environ 95% de réussite) et très rapides (12 semaines) qui ne contiennent pas d’interféron et qui entraînent peu d’effets secondaires.
Les antirétroviraux à action directe vont bloquer la capacité du VHC à se copier et se reproduire. En cas de complications sévères, une ablation partielle ou complète du foie peut être nécessaire et exiger alors une transplantation.
La guérison de l’infection à l’hépatite C ne protège pas contre d’autres transmissions. La prévention et le dépistage sont nécessaires pour éviter de contracter à nouveau l’hépatite C.
Depuis le 1er mars 2018, les traitements sont offerts à tous.
VIH ET HÉPATITE C
Il est recommandé à toute personne vivant avec le VIH de se faire dépister pour l’hépatite C. En effet, les modes de transmission du VHC et du VIH sont très similaires, via le sang. On estime qu’un tiers des personnes vivant avec le VIH vivent aussi avec le VHC.
Le traitement antirétroviral pour traiter l’infection au VIH peut provoquer une intoxication du foie, qui s’ajoute alors à l’hépatite C et accélère la détérioration de l’organe. Les effets indésirables peuvent se cumuler.
BON À SAVOIR
L’eau de Javel peut supprimer le VHC à la surface des objets, mais pas à l’intérieur d’une aiguille d’injection, par exemple. Le virus peut rester vivant jusqu’à 6 semaines dans une seringue où il se trouve.
Il est parfois nécessaire de mettre en place de bonnes conditions de vie pour garantir des effets optimaux du traitement d’une infection au VHC. Une alimentation plus équilibrée pour soulager le foie, une diminution de la consommation d’alcool et de la cigarette, sont des aspects à ne pas négliger pour favoriser la guérison.
Le traitement contre l’hépatite C doit être pris à des heures régulières pour ne pas que le virus puisse développer des résistances. Cela implique d’être préparé·e pour le traitement.
Nos ami·e·s du Centre associatif polyvalent d’aide en hépatite C (CAPAHC) sont les expert·e·s sur ce virus. Si vous désirez obtenir des informations plus détaillées, vous pouvez consulter leur site web.
LIENS & RESSOURCES UTILES
Vous trouverez ci-dessous une liste de ressources fiables sélectionnées par nos soins, pour vous aider à aller plus loin sur le sujet :
– Où se faire dépister pour les ITSS au Québec ?
Consultez notre carte interactive et mise à jour.
– Le site internet de la Fondation Canadienne du foie.
– Le site du Centre d’Aide aux Personnes Atteintes de l’Hépatite C (CAPAHC).
Références
Blouin, K., Lambert, G. et Venne, S. (2018). Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec : année 2017 et projections 2018. Repéré à https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2471_infections_transmissibles_sexuellement_sang_2017.pdf
Institut National de Santé Publique (INSPQ). (2014). Hépatite C. Repéré à https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/documents/itss/fiche-clinique-hepatite-c.pdf
Institut national de santé publique du Québec. (2019). Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec. Repéré à https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2612_infections_transmissibles_sexuellement_sang.pdf
Organisation mondiale de la Santé. (2019). Hépatite C. Repéré à https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/hepatitis-c