Vaginites

le vih peut cohabiter avec d'autres itss

La vaginite est caractérisée par une inflammation de la muqueuse vaginale et parfois de la vulve. Il existe trois grandes familles, ou ‘sortes’, de vaginites: la vaginite à levures ou ‘candidose’, la vaginose bactérienne et la trichomonase. 

Menu de Navigation

Vaginite à Levures
ou 'Candidose'

Description

Le microbiote vaginal contient naturellement des champignons et des bactéries dont la prolifération est contrôlée à la fois par le Système immunitaire et par un ensemble de bactéries alliées qu’on appelle lactobacilles. La candidose ou infection vaginale à levures survient lorsqu’il y a prolifération anormale de la levure (un type de micro-champignon)  Candida albicans dans le microbiote vaginal.

Transmission

La candidose n’est pas une ITSS.

La transmission de la candidose est très rare. Cependant, une transmission est possible avec les partenaires suite à des pénétrations répétées.

Symptômes et Complications

  • Rougeurs des régions vaginales et vulvaires

  • Démangeaisons importantes

  • Enflure

  • Dysurie : sensation de brûlure en urinant

  • Pertes vaginales blanches, épaisses et peu odorantes

  • Douleurs ressenties pendant et après le rapport sexuel avec pénétration

Prévention

La candidose est fréquente chez les personnes avec un vagin; cependant elle peut être plus fréquente chez les personnes enceintes, les personnes qui vivent des fluctuations hormonales ou qui prennent des antibiotiques. Les personnes vivant avec le VIH qui ont un système affaibli et un taux de CD4 inférieur à 350 cellules/mL sont plus susceptibles de contracter une infection à levures (voir CATIE, 2016).

D’autre part, voici quelques conseils pour éviter ou minimiser les symptômes de l’infection à levures :

  • Les douches vaginales sont généralement déconseillées, car elles perturbent l’équilibre du microbiote vaginal. Pour garder une bonne hygiène tout en respectant l’équilibre de la flore vaginale et vulvaire, il est préférable de nettoyer la zone de la vulve avec de l’eau tiède ou avec un produit comme le «savon sans savon». Le vagin (partie interne) étant  auto-nettoyant, ces produits ne doivent être utilisés que pour laver la zone externe des génitaux (la vulve par exemple).

  • Le port de vêtements serrés et/ou les sous-vêtements en fibres synthétiques peuvent empêcher la circulation adéquate l’air et humidifier le corps. Pour limiter cette humidité propice aux levures, le port de sous-vêtements en coton et de vêtements plus amples est conseillé.

  • Pour les mêmes raisons, il est aussi conseillé d’éviter de garder longtemps un maillot de bain humide sur soi, de dormir sans sous-vêtements et de changer régulièrement de serviettes hygiéniques ou de tampons lors des périodes de menstruation.

Dépistage et Traitement

Si vous reconnaissez les symptômes de l’infection à levures, un traitement sans ordonnance est disponible en pharmacie. Il est suggéré d’aller consulter un.e pharmacien.ne pour qu’iel vous conseille le médicament adéquat à vos besoins.


Généralement, la vaginite à levures est traitée localement avec un médicament antifongique sous forme de pastille, de crème ou de suppositoire. Si les symptômes de l’infection ne se résorbent pas après deux semaines, la prise de rendez-vous avec un.e médecin est conseillée. Le.la médecin pourra vous prescrire un traitement par voie orale efficace contre les infections à levures persistantes.

traitement vih

Vaginose Bactérienne

Description

La vaginose bactérienne est une infection due à la multiplication de bactéries dont la plus fréquente est Gardnerella vaginalis. Ces bactéries font normalement partie du microbiote vaginal, mais leur prolifération est contrôlée par un groupe de bactéries nommé lactobacilles. Le rôle des lactobacilles est de protéger la muqueuse en maintenant un pH neutre. Cependant, il arrive que l’activité de ces micro-organismes soit moins forte, ce qui entraîne une modification du pH vaginal qui favorise la prolifération de bactéries.

Transmission

La vaginose bactérienne n’est pas une ITSS, mais plutôt un effet du débalancement du microbiote vaginal. Ce débalancement peut être causé par :

  • Un excès d’hygiène des parties génitales

  • Des activités sexuelles avec différents partenaires

  • Les douches vaginales

  • Une ITSS déjà présente

  • L’utilisation d’un stérilet

Symptômes et Complications

Prêtez attention aux symptômes suivants :

  • Des pertes vaginales claires et liquides

  • Une odeur caractéristique de «poisson» provenant du vagin, plus forte après une relation sexuelle

  • De faibles démangeaisons

La vaginose bactérienne peut causer de graves complications, c’est pourquoi il est important d’aller consulter si vous avez les symptômes ci-dessus.

Si non traitées, les bactéries de la vaginose peuvent continuer de proliférer, jusqu’à possiblement atteindre d’autres organes. Cela peut avoir des conséquences parfois graves sur la santé .

Pour les personnes enceintes par exemple, les complications de la vaginose non-traitée peuvent mener à une infection des membranes du fœtus, à un accouchement prématuré, ou encore à des infections de l’utérus après un accouchement ou un arrêt de grossesse.

Prévention

Pour préserver l’équilibre du microbiote vaginal, l’utilisation de douches vaginales est à éviter. Il est de plus préférable pour les mêmes raisons de favoriser l’utilisation de produits hygiéniques (ex. serviettes, tampons, papier de toilette, nettoyant, etc.) sans parfum ou colorant.

L’utilisation d’un condom (interne ou externe) lors des relations sexuelles demeure aussi un moyen efficace d’éviter la transmission entre partenaires de bactéries qui pourraient débalancer le microbiote vaginal.

Dépistage et Traitement

En cas de pertes vaginales inhabituelles, il est fortement recommandé d’aller consulter un médecin. Le diagnostic de la vaginose bactérienne passe par l’examen pelvien, où le.la médecin prélève un échantillon des pertes vaginales afin d’identifier  la bactérie à l’origine de la vaginose au moyen d’analyses laboratoires. Le.la médecin va également s’assurer qu’il n’y ait pas présence d’autres complications de santé ou d’ITSS.

La vaginose bactérienne est traitée par un antibiotique sous forme de pilule, une fois par jour pendant 7 jours.

Pour les personnes enceintes, un traitement antibiotique d’une durée de 7 jours sous forme de gel vaginal est privilégié par les médecins.

Après le traitement, il est important de prêter attention à la réapparition des symptômes et de consulter votre médecin si les symptômes réapparaissent.

Trichomonase

Description

La trichomonase est une infection des parties génitales causée par le parasite protozoaire Trichomonas Vaginalis.

 

La trichomonase peut se trouver chez les personnes avec un vagin ou un pénis. Cependant, elle est plus fréquente pour les personnes avec un vagin. 

Transmission

La trichomonase se transmet lors de rapport sexuels non protégés, par voie vaginale ou anale.

Symptômes et complications

Les symptômes possibles de la trichomonase chez les personnes avec un vagin peuvent être :

  • Des pertes vaginales jaunâtres avec une odeur de «poisson»

  • Des démangeaisons et rougeurs au niveau de la vulve et/ou du vagin

  • Une sensation de brûlure en urinant

Près de la moitié des personnes avec un vagin qui contractent une trichomonase sont asymptomatiques. Les complications de la trichomonase vaginale augmentent les risques de contracter une ITSS. Chez les personnes enceintes, des complications comme une naissance prématurée ou un faible poids du bébé à la naissance peuvent survenir.

Chez les personnes avec un pénis, les symptômes possibles sont :

  • Un écoulement mousseux par l’urêtre ou présent à l’extrémité du pénis

  • De la  douleur en urinant

La prévalence de la trichomonase est moins importante chez les personnes avec un pénis et sera la plupart du temps Asymptomatique. Les complications sont rares, mais peuvent mener à une inflammation des voies génito-urinaires.

Prévention

Il est possible de prévenir la transmission de la trichomonase par: 

  • L’utilisation d’un condom (interne ou externe)

  • Le diagnostic et le traitement rapide de l’infection

  • La notfication des partenaires ayant potentiellement été en contact avec l’infection

  • Le traitement rapide des partenaires qui ont été, ou qui pourraient éventuellement être,  en contact avec l’infection

Dépistage et Traitement

Le dépistage de la trichomonase chez les personnes avec un vagin se fait par l’examen médical d’un échantillon de pertes vaginales et par sa mise en culture au laboratoire afin de vérifier la présence du trichomonas. Les sécrétions issues du pénis seront également examinées et mises en culture en laboratoire.

Les antibiotiques par voie orale sont utilisés pour traiter l’infection. Généralement, une dose suffit à traiter l’infection pour 95% des personnes avec un vagin. Le médecin peut également prescrire un antibiotique pour les partenaires sexuels de la personne vivant avec l’infection.

Chez les personnes avec un pénis, le traitement comprend la prise de médicaments 2 fois par jour pendant 5 à 7 jours.

Il est conseillé d’éviter les relations sexuelles pendant toute la durée du traitement, puis encore pendant les 7 jours qui suivent le dernier jour de traitement. 

Vous avez d’autres questions au sujet des vaginites? Envie d’en jaser un peu ? Le Portail est là pour vous!

Vous pouvez nous contacter par téléphone au 1-877-Portail (767-8245) ou par courriel à soutien@pvsq.org. Vous pouvez aussi visiter la section ‘Nous Contacter‘ pour découvrir comment nous rejoindre par textos ou par clavardage!  

Au plaisir ! 

Références

Goje, O. (2021). «Vaginite candidosique». Le manuel MSD. Repéré à : https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/vaginite-cervicite-et-maladie-pelvienne-inflammatoire/vaginite-candidosique

Gouvernement du Québec (sans dates) Les vaginites. Repéré à : http://www.itss.gouv.qc.ca/vaginites.dhtml

Lévesque, S. (2014). Soins préventifs et de santé. INSPQ. Repéré à :  https://www.inspq.qc.ca/Data/Sites/8/SharedFiles/PDF/soins-preventifs-et-de-sante.pdf

M.Aaron, D. (2020), « candidose (cutanéomuqueuse)». Le Manuel MSD. Repéré à : https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-dermatologiques/infections-mycosiques-cutan%C3%A9es/candidose-cutan%C3%A9omuqueuse

Koenig D., Hosein SR. (2016). «Les infections vaginales aux levures». Catie. Repéré à: https://www.catie.ca/fr/feuillets-info/infections/les-infections-vaginales-aux-levures

Santé publique Ottawa. (2018). «Pertes vaginales : vaginose bactérienne, infection aux champignons, trichomonase». Repéré à : https://www.santepubliqueottawa.ca/fr/public-health-topics/resources/Documents/Vaginal-Discharge—Bacterial-Vaginosis-BV-Yeast-Infection-and-Trichomoniasis-Trich_accessible_FR-.pdf 

Solano, C. (2014). « La vaginite – infection vaginale ». Passeport Santé. Repéré à : https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=vaginite_pm.

Dernière mise à jour : 15 août 2023