Le VPH
Virus du Papillome Humain
Tout ce qu’il faut savoir sur le VPH : description, symptômes, transmission, dépistage et stratégies de prévention.
DESCRIPTION
Le Virus du Papillome Humain (VPH) existe sous plus de 150 souches différentes. Seule une quarantaine sont responsables des Condylomes génitaux (verrues génitales), qui est une Infection Transmissible Sexuellement et par le Sang (ITSS). Il s’agit d’une des ITSS les plus répandues.
On estime que 70% de la population canadienne est concernée par l’infection au VPH.
Un vaccin contre les souches les plus répandues existe et est disponible gratuitement à certaines personnes. Vous pouvez consulter la section « prévention » de cette même page pour plus de détail.
TRANSMISSION
Les condylomes génitaux se transmettent facilement, notamment lors:
– D’une relation sexuelle avec pénétration non-protégée ou sans l’utilisation adéquate d’un condom interne ou externe.
– De contacts entre une peau saine et une zone de peau où le VPH se retrouve.
– De relations sexuelle orales (contact de la bouche avec les parties génitales ou l’anus) non-protégée ou sans l’utilisation adéquate d’une Digue dentaire.
– Lors du partage d’objets sexuels.
– Lors de l’accouchement, du parent à l’enfant.
Le VPH ne se transmet pas au contact du sang.
SYMPTÔMES ET COMPLICATIONS
Comme beaucoup d’ITSS, l’infection au Virus du Papillome Humain est souvent Asymptomatique. Malgré l’absence de symptômes, il est possible de transmettre le VPH lorsque le virus est présent chez une personne.
Lorsqu’il y a des symptômes, ceux-ci apparaissent entre 3 semaines et 8 mois, avec une moyenne de 2 à 3 mois.
Dans le cas de transmission par relation sexuelle, les symptômes les plus courants sont les condylomes génitaux. Les condylomes sont des verrues de tailles variables.
Les condylomes se retrouvent :
– Sur la vulve.
– Sur le col de l’utérus.
– Dans l’urètre.
– Sur le pénis, le frein ou le scrotum.
– Sur le Périnée.
– Autour de l’anus.
– Dans la bouche.
– Plus rarement, sur les cuisses.
Des signes extérieurs peuvent indiquer la présence de condylomes, mais cela nécessite un examen plus approfondi.
Parfois minuscules et donc invisibles à l’œil nu, les condylomes peuvent avoir la texture du chou-fleur, être légèrement surélevées, avec une couleur chair, rose, blanche ou grise. Leur taille est variable et peut évoluer avec le temps.
Sans traitement, ces symptômes peuvent disparaître d’eux-mêmes dans la majorité des cas après 1 ou 2 ans. Cependant cela ne veut pas dire que le virus a disparu. Les verrues restent souvent au stade Bénin de l’infection. Toutefois des complications peuvent subvenir.
Les complications par les condylomes sont le suivantes :
– Obstruction de l’anus ou de l’urètre.
– Obstruction des voies génitales chez les personnes enceintes.
– Lésions à la bouche et à la gorge.
– Risque de complications chez le nouveau-né.
Certains types du virus VPH évoluent vers des formes Cellules précancéreuses, qui peuvent provoquer des cancers du pénis, de la vulve ou de l’anus.
Invisibles à l’œil nu, ces lésions par le VPH sont les causes les plus fréquentes de l’apparition de cellules dites anormales. La forme la plus grave est le cancer, mais moins de 10% évolue à ce stade.
L’infection au VPH de l’enfant suite à l’accouchement peut former des condylomes dans la gorge dans les mois suivant la naissance.
Chez les Canadien·ne·s âgées de 25 à 44 ans, le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer en importance.
PRÉVENTION
La prévention est destinée à éviter l’apparition des condylomes et des cellules précancéreuses, en influant soit sur les risques de transmission du virus, soit sur son évolution.
L’utilisation du condom limite la possibilité de transmettre le VPH. Toutefois, il peut se transmettre de peau à peau par toutes les parties non couvertes par le condom (anus, périnée, vulve, cuisses, scrotum) lorsqu’il se retrouve à ces endroits.
L’utilisation de la digue dentaire est recommandée pour les rapports oraux-génitaux. On peut se la procurer dans certains magasins, ou vous pouvez la fabriquer vous-même au moyen d’un condom ou d’un gant en latex (source : masexualite.ca).
Le VPH se transmet facilement par le contact d’une peau saine avec des condylomes. Prévenir ses partenaires passé·e·s lorsqu’on se fait diagnostiquer une infection au VPH est une bonne façon de contenir la transmission du virus à d’autres personnes.
Le vaccin préventif contre les cellules précancéreuses est maintenant proposé gratuitement aux jeunes personnes âgé·e·s de 9 à 18 ans dans le cadre scolaire ainsi qu’aux personnes ayant un vagin de 18 à 26 ans, particulièrement à celles qui ont un système immunitaire affaibli.
Depuis le 1er janvier 2016, au Québec, les HARSAH cisgenres et trans âgés de 26 ans ou moins peuvent se faire aussi vacciner gratuitement contre le VPH.
Le vaccin protège contre les types les plus répandus de condylomes et de cellules précancéreuses.
Chez les personnes ayant un vagin, le test Pap (Frottis, Cytologie) est un examen effectué par un·e professionnel·le de la santé spécialisé·e. Ce test, conseillé tous les 2 à 3 ans, cherche à prévenir l’apparition de cellules précancéreuses ou cancéreuses par des prélèvements au niveau du col de l’utérus. Chez les personnes ayant un pénis, l’examen génital complet vise à détecter la présence de condylomes dans l’urètre, l’anus, dans toute la zone génitale. La vaccination n’agit que contre quelques souches de VPH et pas contre d’autres ITSS.
DÉPISTAGES ET TRAITEMENTS
Le dépistage systématique du VPH n’est pas préconisé. Des tests de dépistages pour le VPH seront effectués lors de l’apparition de condylomes.
Les condylomes non-traités disparaissent généralement d’eux-mêmes dans les 18 mois après leur apparition. La personne peut cependant rester porteuse du virus.
Il est possible de traiter les symptômes du VPH et non le virus lui-même. Ils peuvent donc réapparaître après le traitement.
Pour prévenir les complications, les professionnel·le·s de la santé peuvent traiter les verrues par des crèmes, produits chimiques, brûlure par le froid (cryothérapie) ou au laser. Cela peut limiter la transmission du virus, et rassurer les personnes sur les plans esthétique et psychologique.
VIH ET VPH
Les infections par verrues stimulent le Système immunitaire, causent une inflammation qui attire des cellules immunitaires vers la surface des tissus et donnent alors plus de possibilités de contracter le VIH.
BON À SAVOIR
Les condylomes peuvent avoir des impacts directs sur l’activité sexuelle, sur l’intimité du couple. La présence de verrues génitales chez un·e partenaire régulier·ère n’est pas le signe d’infidélité, le virus peut se trouver à l’état latent pendant une longue période avant l’apparition de symptômes.
Lorsque que vous recevez un diagnostic de VPH, il est recommandé d’aviser vos partenaires sexuels des 2 derniers mois. Si vous avez besoin de soutien pour faire le dévoilement, vous pouvez nous appeler au 514-523-4636 ou nous texter au 514-400-9301.
LIENS & RESSOURCES UTILES
Vous trouverez ci-dessous une liste de ressources fiables sélectionnées par nos soins, pour vous aider à aller plus loin sur le sujet :
– Où se faire dépister pour les ITSS au Québec ?
Consultez notre carte interactive et mise à jour.
– Que faire après un diagnostic d’ITSS ?
Télécharger la brochure : Entre caresses et baisers une ITSS s’est faufilée : Il faut en parler
– La page du ministère de la Santé concernant le VPH.
– Le VPH et le cancer du col de l’utérus sur le site de CATIE.
Références
- Gouvernement du Canada. (2013). Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Virus du papillome humain. Repéré à https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-sante-securite-agents-pathogenes-evaluation-risques/virus-papillome-humain.html
- Gouvernement du Canada. (2020). Virus du papillome humain (VPH). Repéré à https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/virus-papillome-humain-vph.html
- Gouvernement du Québec. (2017). Cancer du col de l’utérus. Repéré à https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/cancer/cancer-du-col-de-l-uterus/
- Rézo. (s.d.). VIH/ITSS. Repéré à https://www.rezosante.org/ta-sexualite/vih-itss/
- Tel-jeunes. (s.d.) VPH. Repéré à https://www.teljeunes.com/Tel-jeunes/Tous-les-themes/Sexualite/ITSS-fr/VPH
- Institut national de santé publique du Québec (2019). Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec. Repéré à https://www.inspq.qc.cq/sites/default/files/publicqtions/2612_infections_transmissibles_sexuellement_sang.pdf